Vous avez subi une lésion totale ou partielle du ligament croisé antérieur (LCAE), élément important de la stabilité rotatoire de votre genou.
La question de l'opération se posera certainement et dépendra de vos motivations et besoins.
Une discussion claire avec votre chirurgien orthopédiste permettra de vous donner les lignes directrices des tenants et aboutissants de votre décision, quelle quel soit.
Cependant une prise en charge en rééducation spécialisée sera souvent nécessaire pour vous permettre de retrouver confiance en votre genou.
Aussi, nous savons que la préparation avant l’opération améliore le succès de la rééducation postopératoire ; il s’agira de proposer d’emblée une prise en charge préopératoire.
Après votre opération, l'objectif sera de retrouver un genou sec, fonctionnel et indolore. Une attention toute particulière sera mise en oeuvre pour prévenir des éventuelles complications (infection, syndrome inflammatoire et douloureux persistant, inhibition musculaire arthrogènique...); d'obtenir rapidement votre extension et une qualité de votre shéma de marche.
Vous serez accompagné dans un continuum d'acquisition de compétences fonctionnelles pour recouvrir les différents champs nécessaires à une rééducation de qualité.
Vos amplitudes de mouvements, votre coordination neuro-musculaire, votre stabilité, votre ancrage au sol, votre force, puissance et vos qualités de rebonds seront autant de champs parmi d'autres qu'il vous faudra travailler pour pouvoir faire en sorte que votre opération soit une résussite pour vous et l'ensemble des acteurs de votre santé.
Le genou agit comme une articulation intermédiaire dans un système de liaison de segments interdépendants; ainsi une lésion du LCAE est une lésion qui atteint une seule jambe mais dont le problème se situe sur les deux.
(BENJAMINSE 2018).
La lésion du ligament croisé antérieur peut être considérée comme une dysfonction neurophysiologique et non simplement une lésion musculosquelettique. (KAPRELI 2009)
La finalité du process de rééducation du sport est de pouvoir amener le patient à gérer les mouvements rapides et les activités dynamiques qui sont plus problématiques; le système neuro-musculaire qui analyse les mouvements ne doit pas se retrouver en situation de black out et sous optimal.
La rééducation sert à donner au cerveau la capacité de créer un programme dans le but de modifier le système neuromusculaire et le rendre le plus efficient.
Le thérapeute du sport doit guider le patient à trouver des solutions de mouvements efficientes en stimulant un processus d’apprentissage moteur adapté du système nerveux central (DIGENEN 2019).
L' apprentissage moteur est un processus que suit un individu pendant lequel il acquière de nouvelles capacités motrices accompagnées d’un changement de la performance quasi permanent dans la fonction d’entrainement ou d’expérience (GOKELER 2019).
La finesse de la réééducation est de trouver un "optimal challenge point" entre une tache simple qui va donner une bonne performance et une tache complexe qui amène le patient dans l’erreur, mais aussi l’apprentissage.